Lycée : prudence de rigueur !

Pas de miracle pour le lycée ! En se contentant d’annoncer un hypothétique rééquilibrage des séries, Nicolas Sarkozy maintient le principe des voies et séries hiérarchisées, pourtant sources de fortes inégalités.

Lire le communiqué du SE-UNSA et la contribution de Line Charpenet

Communiqué du SE-UNSA

Pas de miracle pour le lycée ! En se contentant d’annoncer un hypothétique rééquilibrage des séries, Nicolas Sarkozy maintient le principe des voies et séries hiérarchisées, pourtant sources de fortes inégalités. Le  lycée véritablement démocratique, dans lequel chaque lycéen construit progressivement son parcours de réussite vers l’enseignement supérieur, n’est donc pas pour demain.

Pas de refondation à l’horizon, mais un aménagement de l’existant par l’introduction d’un peu de souplesse dans l’organisation des études. Si modestes soient-elles, ces propositions vont dans le sens d’une meilleure prise en compte des besoins des lycéens tels qu’ils les ont exprimés l’an dernier. Un accompagnement généralisé à l’ensemble des élèves pendant les trois années de lycée, la volonté affichée de faire de l’orientation un processus continu, peuvent constituer une première étape positive.

Encore faudra-t-il que la mise en œuvre suive : dotations suffisantes pour que les nouvelles marges d’autonomie ne se transforment pas en gestion de la pénurie, formation et accompagnement des enseignants pour qu’ils puissent développer de nouvelles professionnalités, clarification des rôles et des missions de chacun dans l’orientation.

Si ces  exigences peuvent paraître évidentes à n’importe quel décideur, elles ne vont pas de soi dans l’Education Nationale, qui s’est fait une spécialité des réformes sans moyens, sans accompagnement et sans suivi. Luc Chatel va ouvrir des discussions sur l’ensemble de ces sujets. Le SE-UNSA y fera valoir ses convictions et ses propositions.

Paris, le 13 octobre 2009  Christian Chevalier, Secrétaire Général

Contribution de Line Charpenet du SE-UNSA Paris

Nicolas Sarkozy dévoile la nouvelle version de la réforme du lycée

Nicolas Sarkozy a dévoilé aujourd’hui mardi 13 octobre, une version simplifiée de la réforme du lycée, suspendue fin 2008 après plusieurs semaines de contestation, qui assouplit l’orientation, revalorise les filières technologique et littéraire et développe le soutien personnalisé. Largement inspirées du rapport remis par Richard Descoings, les orientations déclinées par le chef de l’Etat ne constituent en aucun cas une réforme mais visent plus modestement, selon l’Elysée, à « apporter des réponses rapides et concrètes aux problèmes concrets ». Concret, pragmatique, l’homme qui créa le lycée, Napoléon Bonaparte l’était. Nicolas Sarkozy lui rend indirectement hommage en saluant  la naissance des lycées en 1802 comme « le geste fondateur de notre éducation nationale «  qui signifiait « la fin des privilèges de la naissance ».

Un carcan assouplit, des filières moins hiérarchisées. Nicolas Sarkozy veut d’abord assouplir le système d’orientation des lycéens jugé trop rigide en leur offrant un « droit à la réorientation » au travers de passerelles entre les filières après la seconde. Des stages de remise à niveau seront ainsi proposés, pendant les vacances scolaires à ceux qui souhaitent changer de filière et la véritable spécialisation repoussée de la classe de première à la classe de terminale. Nicolas Sarkozy souhaite aussi briser l’hégémonie de la filière scientifique (S) qui attire la moitié des lycéens, en redynamisant la section technologique (STI), appelée à devenir un « véritable parcours qui débouche sur des emplois d’ingénieurs et de techniciens dont l’économie à besoin ». Ses programmes seront changés, ses élèves auront droit à un contingent de places réservées en BTS et en IUT et des classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs spécifiques leur seront réservées. Le chef de l’Etat souhaite une revalorisation de la filière littéraire (L), qui doit devenir « une filière d’excellence tournée vers l’international » avec «  des langues étrangères renforcées, du droit et de la culture ». Un soutien personnalisé, qui existe dans le primaire et au collège, sera généralisé aux classes de lycées (dés la rentrée 2010 pour la classe de seconde) à raison de deux heures hebdomadaire.

Une réforme qui concerne 1,4 millions de jeunes. Le ministère comptabilisait à la rentrée 2008 1.446 .866 lycéens dans 2.630 lycées d’enseignement général et technologique. A ceux-ci s’ajoutent 703.090 inscrits dans les 1.672 lycées professionnels. Les séries générales (S, ES, L) accueillent les deux tiers (317 017) des élèves de terminale et les séries technologiques un peu moins d’un tiers (158 000). La série S se taille la part du lion attirant la moitié des lycéens de la filière générale, un tiers étant inscrit en ES (économique et sociale) et 17% en série L (littéraire). La réforme du lycée doit s’attaquer à la désaffection pour la filière littéraire et aux dysfonctionnements de l’orientation. Un paradoxe, on ne passe pas le bac S pour faire des sciences : 44% des bacheliers S ont choisi cette série par goût des sciences, mais 30%  pour se garder ouvertes toutes les portes d’entrée dans le supérieur. Dans le même temps, les filières scientifiques à l’université ne font pas le plein et tous les postes ouverts au concours de l’agrégation de mathématiques ne sont pas pourvus. Autre problème, 15% des élèves de seconde redoublent. La classe de seconde est la plus redoublée du secondaire, ce qui représente un coût de 1 milliard d’euros, selon le rapport Apparu. Le lycée est accusé de mal orienter les jeunes, mais aussi de mal les préparer aux études supérieures : seuls 53% des bacheliers inscrits en premières année de licence obtiendront leur licence en 3 ou 4 ans.

Une Réponse

  1. C’est formidable c’est bien d’avoir des professeurs qui travail au lycée qui milite à l’UNSA et qui prenne du temps pour écrire!

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